–
–
Adami, H., & André, V. (2013). Corpus et apprentissage du Français Langue d’Intégration (FLI). Linx. Revue des linguistes de l’université Paris X Nanterre, (68-69), 135-158.
–
–
–
« Quant à la question particulière de l’intégration linguistique, qui nous intéresse en premier lieu ici, nous la concevons comme le processus sociolangagier d’acquisiion de la langue dominante du pays d’accueil, en milieu social et/ou par le biais d’une formation, qui permet aux migrants allophones de comprendre et de se faire comprendre des locuteurs utilisant la langue dominante, c’est-à-dire d’interagir de façon efficace selon les situations dans lesquelles ils sont engagés et selon leurs objectifs de communication. L’intégration linguistique des migrants est ce processus qui élargit régulièrement le répertoire langagier des migrants et qui lui permet d’établir des contacts de plus en plus fréquents, denses et riches avec ses interlocuteurs et dans des situations de communication de plus en plus variées. L’acquisition de la langue dominante n’est pas un processus uniforme et rectiligne mais suit les tours et les détours des parcours socio-biographiques des migrants dans le pays d’accueil. Par ailleurs, ce processus est très fortement influencé par les profils des migrants, selon leur niveau de scolarisation dans le pays d’origine surtout, mais également par leurs origines sociales, géographiques ou linguistiques.L’intégration linguistique étant un processus, il est impossible de déterminer un moment ou un niveau qui correspondrait à une intégration linguistique réussie. Tel migrant peut être parfaitement à l’aise dans les interactions en français avec ses collègues de travail mais éprouver des difficultés dès lors qu’il interagit avec les enseignants de ses enfants par exemple. Une intégration linguistique réussie se définit donc par rapport aux besoins des migrants et non dans l’absolu. Si un migrant peut comprendre et se faire comprendre de ses interlocuteurs dans toutes, ou presque toutes, les situations sociolangagières dans lesquelles il est engagé, on peut alors considérer que son intégration linguistique est réussie. Aucun locuteur, même natif et possédant un large répertoire langagier, n’est de toute façon en mesure de gérer sans problème toutes les situations langagières dans lesquelles il est engagé. Le processus d’intégration linguistique des migrants est donc en mouvement permanent.»