Contribution de Céline Beaugrand
Maitresse de conférences à l’université de Lille
Laboratoire Savoirs, Textes, Langage – UMR 8163 CNRS
En France, dans le champ de la recherche, la question de l’enseignement de la lecture et de l’écriture à des adultes étrangers non alphabétisés reste assez marginale, investie seulement par une poignée de chercheurs en sciences de l’éducation et de la formation et en didactique des langues (on pense notamment à Véronique Leclercq, Sophie Etienne et Hervé Adami). Si on regarde du côté de la psycholinguistique, le constat de carence est plus flagrant encore. Il n’existe qu’un nombre très réduit d’études qui s’intéressent aux processus cognitifs engagés chez des adultes apprenants à lire en L1 (Dehaene et al., 2015 ; Kolinsky et al., 2018 ; Kolinsky, 2018) ou en L2 (Kolinsky et al., 2017), et celles-ci portent sur des échantillons de population très restreints. Il faut se tourner vers la littérature anglo-saxonne, qui s’avère relativement plus conséquente, pour disposer de recherches spécifiquement consacrées à l’apprentissage de la littératie en langue seconde.